DE LA VILLE DE PARIS.
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Laquelle chose a esté desduicte par lesd. Prevost des Marchans et Eschevins en lad. assemblée, et presentée par escript signé de la main dud. seigneur Roy, et contresigné "Pinart-, Secretaire de son estat et finance, en datte du xxnmedu present moys. Requerant led. sieur Prevost que chascun regardast à se contraindre, et sur ce donner advis de la res­ponce qu'il convient faire à Sad. Majesté.
Sont comparuz :
Messieurs Marcel, Prevost des Marchans;
Poulin, Dauvergne, Bouquet, de Cressé, Eschevins ;
Messieurs les Premier President, President Pre­vost, President Hennequin, Violle, Dudrac, Guyot, Dugué, Larcher, Le Lievre, de Palluau, de Chome­dey, de Jumeauville, Huault, de Brageloigne, Con­seillers de Ville;
Messieurs le President Seguyer, Anjorrant, de Dormans, de Varade, Chartier, Quelin, Brissonnet, Poille, de Helin, Avrillot, de Machault, Michon, Cotel, Auroux, de Fortia, Desagne, Bouyn, Henne­quin, Damours, de Brageloigne, Favyer, Conseillers de la Court'1';
De Courlanges, Barillon, de Pleurs, Maistres des Comptes;
Moreau, Tresorier;
Morin, Thiersault, Boette, de Megrigny, Gene­raulx des Aydes '2' ;
Le procureur de monsieur l'Evesque de Paris;
Le depputé du Chappitre de Paris ;
Le procureur de Sainct Magloire ;
Kerver, Paulmier, Parfaict, Perlan, Guerrier, de Beausse, Le Conte, Du Ru, Danès, Maheut, Huot, Lecourt'3', Bourgeois,Perrot et Bellier, Quarteniers;
Ladvocat, de Here, Merault, Nicolas, de Reins, Musnier, Hennequin, Couart, Hue'4', Boursier, An­dré Thomas, Ducrocq, Pigneron, Roussellet, Dela­porte, Rozée, de Creil et aultres bourgeois de lad. Ville de tous quartiers, en grand nombre.
Et l'affaire et matiere mise en deliberation, et après que chascun de la compaignie en a dict son advis particullierement;
A esté advisé de faire très humbles remonstrances au Roy, et continuer de luy dire et declarer l'im­possibilité que l'on veoyt estre de pouvoir par les citoyens de lad. Ville fournir cestedicte somme, ac-compaignée '5' d'une necessité qu'ilz voyent d'aultre coslé en ses affaires, et que par la responce qu'ilz voyent faicte par Sad. Majesté de la declaration qu'il faict des contribuables, qu'il sembleroit que la plus grand partie de ceste somme si grande, ou ce qui pourroict fournir, demeurassent si peu chargez mes­sieurs de son Clergé et messieurs de sa suitte, le surplus tumberoict sur le reste des citoyens de ceste Ville, composé de ses officiers seullement, de plusieurs bourgeois vivans de leurs rentes, de mar­chans et gens de mestier et artisans, et du reste des pauvres maneuvres.
Que quant à ses officiers, il s'en treuve la plus grand et sayne partie qui ont achepté leurs estatz, et ont vendu quelques ungs leurs heritaiges et constitué rentes sur eulx, les quelles rentes ilz sont tenuz de payer sur le peu de gaiges qu'ilz ont; et s'il leur est resté quelque peu de revenu aux champs, ilz n'en peuvent pas joyr de la moictié, au moyen de la calamité des guerres et que les fruictz que les pauvres laboureurs ont recueilliz, ilz ne les peuvent garder pour le grand dommaige qui se trouve au plat pais.
Quant aulx bourgeoys vivans de leurs rentes, ilz allèguent pareil inconvenient de la non joissance de leurs revenuz, et que quant on les a contrainctz de bailler argent à rente pour le service du Roy, ilz ont esté contrainctz d'en prendre sur eulx mesmes.
Quant aux marchans, qu'il y a dix ou douze ans que le trafficq n'a eu liberté, qui a tousjours esté le moyen de vivre qu'ilz ont eu, duquel ilz n'ont peu joyr depuis led. temps, tant par la mer que par la terre, et qu'il se trouvera plus de marchandise pillée ou perdue depuis ce temps qu'il n'avoit faict long­temps auparavant; tellement qu'il a fallu qu'ilz ayent vescu de ce peu'0' qu'ilz avoyent durant ces guerres, et attendre la fortune des aultres.
(1) Comparez cette liste avec celle des délégués nommés par la Cour le 21 février précédent (ci-dessus p. 221, note 2). Dans le Registre du Conseil du 26 février, on lit : «Ce jour, deux des Eschevins de la Ville vinrent supplier la Court ordonner que ceulx de Messieurs qui furent deputez le dernier jour pour entendre la volonté du Roy sur les vi" m. livres par luy demandez, se trouvent de rellevée, de une à deux heures, pour en adviser-. (Arclm.es nat., X1A i63i, fol. 36g.)
"' Dans B, on a raturé : "Generaulx des Aydes-, et écrit à la place dans l'interligne : ^Conseillers de la Court des Aydesn.
'-' Sic dans A. On ne trouve sur les listes aucun Quartenier de ce nom. Dans B le mot «Le Conte» est répété en cet endroit.
(4> Var. "Haci. (B). Ce dernier nom paraît plus exact, car il figure antérieurement sur un grand nombre de listes de Bourgeois.
(5> Var. "Acompaignez- (B).
W Var. "Si peu» (B).
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